Je m’appelle Franck Atlan, j’ai 60 ans et je fais de l’asthme sévère.
Depuis de longues années j'ai des problèmes ORL. En 1998 on m’a diagnostiqué une polypose nasale
qui a été opérée.
C’est en 2005, à l’âge de 45 ans, que j’ai eu ma première petite crise d’asthme. J’ai donc été voir un
premier pneumologue qui m’a confirmé le diagnostic d’asthme et m’a prescrit un traitement de fond
avec de la cortisone inhalée.
Fin 2013 j’ai subi un choc psychologique dû à un licenciement et les semaines suivantes je n’ai pas
compris ce qu’il m’arrivait. Habitant au 4ème étage sans ascenseur, les escaliers ne me posaient
aucun problème jusqu’à ce jour, mais là, arrivé chez moi, j’avais l’impression d’avoir monté l’Everest.
Le souffle me manquait tellement que j’avais parfois du mal à parler, bref ma vie était devenue un
enfer.
J’ai changé de pneumologue car le premier ne mesurait pas l’évolution de mon asthme. A ce
moment- là j’ai dû avoir des cures de cortisone en comprimés au moment des crises plus fortes mais
il n’était pas encore question d’asthme sévère.
A cette époque-là mon état était très dégradé et lors d’une grosse crise d’asthme mon pneumologue
m’a envoyé directement aux urgences. J’ai été hospitalisé une semaine. Le diagnostic d’asthme
sévère n’a toujours pas été posé.
En 2014, je me suis fait opérer à nouveau de polyposes nasales, mais l’ORL ne voulait pas entendre
ce que je lui racontais sur tous mes problèmes d’asthmes.
Sur le conseil d’un ami j’ai été voir un nouveau pneumologue et là je me suis senti compris et
vraiment pris en charge. Après une hospitalisation et différents examens, on m’a enfin dit que j’étais
atteint d’asthme sévère. Un long parcours a commencé où l’on a essayé divers traitements. Le
premier ne m’a pas du tout amélioré, je commençais à désespérer de mon état mais ma
pneumologue était toujours derrière moi pour me rassurer. Elle m’a mis en relation avec une autre
pneumologue, plus spécialisée dans l’asthme sévère et une immunologue. A cette époque-là j’ai
vraiment repris confiance car je me sentais écouté et compris.
Le pneumologue m’a fait bénéficier d’une ATU (autorisation temporaire d’utilisation) pour une
nouvelle biothérapie pas encore mise sur le marché. Mon état s’est nettement amélioré mais
malheureusement au bout de six mois j’ai à nouveau fait une exacerbation de mon asthme.
Quand j’ai revu mon ORL, j’ai évoqué avec lui mes problèmes d’asthme sévère. Il m’a alors précisé
qu’environ 30% des personnes qui souffrent de polyposes nasales font de l’asthme sévère. Je ne vous
cache pas ma déception car s’il m’en avait parlé plus tôt je n’aurai certainement pas autant galéré à
connaître mon diagnostic.
Depuis 18 mois, je bénéficie d’une nouvelle biothérapie qui m’a permis de contrôler mon asthme et
de ne plus passer par les urgences.
En résumé, je dirai que l’essentiel de mon bien être, je le dois à ma dernière pneumologue qui a su
gérer ma maladie grâce à son suivi avisé avec d’autres professionnelles de santé qui ont partagé leurs
expériences. L’empathie et le partage sont essentiels dans la gestion et la confiance des patients.